Accueil » Informations » BIP et plan d’urgence dans l’Extrême-Nord – Les recommandations du gouvernement

Les ministres en charge de l’Economie et des Marchés publics étaient à Maroua pour évaluer le processus de réalisation des projets financés par le budget de l’Etat.

Le gouvernement tient à la réalisation effective de tous les projets retenus dans le cadre du budget de l’Etat pour infléchir le profil de pauvreté et améliorer les conditions de vie des populations de la région de l’Extrême-Nord. Le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat), Emmanuel Nganou Djoumessi, et son collègue des Marchés publics, Abba Sadou, sont allés marteler ce message aux acteurs de la chaîne des marchés publics de la région de l’Extrême-Nord. Cette année plus que par le passé, la région bénéficie d’importants projets à travers le budget d’investissement public (BIP), le plan d’urgence triennal et le programme d’intervention d’urgence pour l’éducation.

Dans l’optique d’évaluer l’exécution de ces projets afin d’en dégager les goulots d’étranglement, les deux membres du gouvernement ont tenu une séance de travail vendredi dernier à Maroua avec les autorités administratives, les maîtres d’ouvrage, les opérateurs économiques et les acteurs de la société civile. Des communications déroulées au cours de cette séance, l’on retient que la région de l’Extrême-Nord avec un volume d’investissement évalué à 7,4 milliards de F pour 415 projets se classe parmi les meilleurs élèves pour l’exécution du BIP 2014 avec un taux de passation de 100%. Le taux d’exécution est évalué à 88,67% contre 80,72% pour le taux de réception. Les projets d’investissements prioritaires (PIP) estimés à près de 4,6 milliards de F (pour 186 marchés) n’ont pas connu la même évolution quant à leur exécution (51,78%) et à leur réception (45,18%) même si leur taux de passation est satisfaisant (91,90%).

Mais, tout n’aura pas été que rose en 2014. L’arrêt de deux chantiers routiers sur la nationale numéro un (Mora-Dabanga, Dabanga-Kousseri et la route de contournement de la ville de Kousseri) pour cause d’insécurité préoccupent vivement le gouvernement. Les deux entreprises chinoises ont décampé depuis l’attaque meurtrière du 05 mai 2014 du camp des ouvriers chinois de Waza par les combattants de la secte Boko Haram. L’insécurité a également occasionné l’arrêt des travaux de bitumage du tronçon Makilingai-Tokombere. Quant au chantier de bitumage du tronçon Saotchai-Doukoula lancé depuis 2011, il est exécuté à 45%.

En dehors de ces facteurs exogènes, le secteur des marchés publics de la région souffre de plusieurs maux dont les principaux diagnostics reposent sur la mal-gouvernance, la lourdeur administrative et la non-application des textes régissant les marchés publics. Dans la région, l’insuffisance et l’indisponibilité des ingénieurs de contrôle constituent une autre paire de manches. « Cette question va être adressée. Nous avons constaté qu’il y a davantage des besoins financiers à accorder à ceux des maîtres d’ouvrage délégués, qui doivent suivre l’exécution et qui n’ont pas toujours des moyens de suivi », a relevé le Minepat. L’opacité dans l’exécution des projets par les collectivités territoriale décentralisées complète ce sombre tableau. Quant aux entrepreneurs véreux, ils ont été mis sur la sellette. Ceux qui abandonnent les chantiers ou exécutent mal les travaux n’ont qu’à bien se tenir. Il a été recommandé de les mettre sur le banc de touche sans préjudice des poursuites judiciaires.

Par Grégoire Djarmaila