Accueil » Informations » Les marchés publics désormais par voie électronique

Abba Sadou, ministre délégué à la présidence chargé des Marchés publics.

Monsieur le ministre, il y a un an, vous annonciez la passation des marchés publics par voie électronique. Quelle plus-value avec le décret du PM ?

Le décret du Premier ministre apporte la consécration juridique et institutionnelle de la seconde voie, la plus opportune d’ailleurs, de la passation des marchés publics qui n’est plus seulement la voie physique sur papiers. Désormais, le gouvernement du Cameroun consacre dans son arsenal juridique, la passation des marchés par voie électronique. Le décret du PM est donc extrêmement important parce que ça rend possible cette nouvelle voie technique pour laquelle le gouvernement a beaucoup oeuvré. Il est heureux de constater qu’aujourd’hui, c’est désormais autoriser au Cameroun de passer les marchés publics par voie électronique, au même titre que la voie classique avec ses insuffisances.

Comment se feront les passations de marchés publics désormais ?

En fait, dès l’amorce de la coopération avec la République de Corée du Sud, la première phase de ce projet s’est mise en oeuvre. Elle consiste à lancer les appels d’offres en ligne. Aujourd’hui, lorsqu’un soumissionnaire veut postuler à un marché, il peut simplement entrer dans le site du Minmap, télécharger le dossier d’appel d’offres, l’examiner et faire ses offres. La deuxième phase du projet est plus sophistiquée. Elle analyse toutes les offres de manière électronique. Elle fait la notation technique, l’évaluation financière et le classement de manière électronique. Cette deuxième phase vient à peine d’être entamée, parce qu’elle était tributaire de l’habilitation par le décret du Premier ministre, c’est-à-dire la reconnaissance juridique de la voie électronique comme voie de passation des marchés, aussi valide et valable que la voie papier. Et la République de Corée du Sud qui apporte un don au Cameroun pour ce projet, attendait que les textes consacrent totalement cette voie électronique, pour apporter le financement nécessaire à la seconde phase. Il s’agit de trois milliards de F.

Sommes-nous prêts pour cette deuxième phase ?

La technologie de la deuxième phase est en cours de mise en oeuvre. Elle va simplement s’accélérer avec le décret du PM. Ce qui va également se passer désormais, c’est l’appropriation du système, à travers tous les acteurs. Nous saisissons d’ailleurs cette occasion pour inviter tous les acteurs que sont les maîtres d’ouvrage, leurs services de marchés publics, les commissions de passation des marchés, les contrôleurs financiers, les services de paiement du Trésor, les banques, etc. à s’approprier la nouvelle technologie. Il y a des préalables comme des infrastructures électroniques à avoir. C’est vital d’être équipés. Après, place à la formation du personnel afin qu’il s’approprie la technologie.. Si aujourd’hui encore, nous projetons de passer tous les marchés dans un délai de quatre mois, de janvier à avril, avec la voie électronique, ce sera une question de deux mois au maximum.

Félicité BAHANE N., Cameroon Tribune